6ème rencontre de
graffitologie ancienne
Date de publication : novembre 2025
Pouilly-LÈs-Feurs – septembre 2025

Présentation :
Le 6e colloque graffitis anciens du GRGA s’est tenu les 27 et 28 septembre 2025 à Pouilly-lès-Feurs et La Pacaudiere, en Forez (Loire). Les matinées ont été consacrées aux communications et les après-midi aux visites.
Les communications :
Comme toujours l’éventail chronologique des graffitis présentés s’est révélé très ouvert : de la préhistoire ou de la protohistoire avec les exposés présentés par Alain Benard (L’énigme des anthropomorphes tridactyles dans l’art rupestre du massif de Fontainebleau) et Marie Claude Auffret ( Les graffitis de bâteaux du Néolithique à nos jours), jusqu’à l’ époque contemporaine avec la présentation de Philippe Hameau consacré aux « Graffitis et trajectoires de détenus en milieu carcéral contemporain ». En passant par le XVI -ème siècle avec les présentations de Christine Aubrioux-Dumas et de Elea Roux des « Graffitis du Prieuré de Pouilly-les-Feurs », de Alain Debarnot avec les « Graffitis du Petit Louvre de La Pacaudiere » ou encore ceux d’Aymeric Gaubert avec les « Graffitis de la Porte royale de Loches ». Hugues Chatain avec ses « Graffitis et dessins dans quelques sites du Nord Isère » et Gilles Thomas ainsi que Hélène Offret avec leurs « Graffitis politiques des carrières de Provence » ont, quant a eux, plutôt rendu des témoignages graphiques des XVIII-XIXe siècle pour le premier et des XIX-XXe siècles pour les seconds.
La constatation faite par ceux qui les présentaient et/ou par le public de la dimension artistique à l’œuvre dans beaucoup des très nombreux graffitis montrés a été au centre des communications de Laure Pressac et de Christian Colas. Tandis que la première a illustré, à l’aide de nombreux exemples, « L’usage du graffiti dans l’art contemporain à travers le travail de quelques artistes » le second dans son questionnement de » Qu’est-ce qu’un graffiti ? » visant à définir l’objet de la graffitologie, a montré les différences et similitudes qui existent entre graffitis et street art et les possibles rapprochements entre graffitis et Art Brut.
Roman Chambonnet dans sa présentation des « Graffitis de l’église St Georges du Château de Caen » ainsi que Remi Bonnin pour » La Compagnie des Archeografs » apparue dans la foulée des recherches au château de Marmande de Véronique Kleiner, nous ont présenté chacun de leur côté des méthodologies extrêmement rigoureuses de capture, de recensement et d’analyse d’objets graffitiques qui non seulement paraissent complémentaires mais aussi et surtout garantir une rigueur scientifique toute nouvelle en graffitologie.
Les visites :
Le samedi après-midi les congressistes se sont divisés en deux groupes : tandis que Christine Aubrioux-Dumas présentait les graffitis du Prieuré de Pouilly-les-Feurs Sandrine Vergiat faisait visiter le bourg fortifié et les fresques renaissance du Pavillon de Parvieux. Pour la plupart du XVIe siècle, beaucoup des graffitis retracent avec vivacité et précision des combats, le siège d’une ville, des exécutions de prisonniers. Seraient-ils en écho aux affrontements entre catholiques et protestants, à l’ époque, dans la région ? Bien que halte sur le chemin de Compostelle peu de graffitis du Prieuré sont imprégnés de religiosité.
Le dimanche après-midi Alain Debarnot nous a commenté les graffitis, également du XVIe siècle, du Petit Louvre à La Pacaudiere, un relais de chasse royal construit sous François 1er remarquablement mis en valeur avec sa magnifique charpente classée. Sur ces murs on trouve surtout, à la sanguine ou au fusain, de belles et larges écritures dont certaines sont en italien (une rend hommage à Catherine de Medicis), de beaux portraits de personnages coiffés à la mode de l’ époque et de nombreux signes variés dont des monogrammes frappés du chiffre 4. Visiblement les hôtes de ce relais tenaient à laisser des traces de leur passage et personne ne songeait à les en empêcher.
Après un pot d’adieu offert par la mairie de La Pacaudiere, les congressistes et leurs amis se sont quittés non sans se donner rendez-vous à dans deux ans pour un 7e colloque Graffitis anciens.

Remerciement :
Nous tenons à remercier très vivement, à Pouilly-les-Feurs M. Jean-Yves Duron, son maire, ainsi que Mme Christine Aubrioux-Dumas à l’origine de notre événement et à La Pacaudiere, son maire M. Jacques Troncy, l’Association de Sauvegarde du Petit Louvre et M. Alain Debarnot sans lesquels le colloque n’aurait pu avoir lieu.
Nos remerciements vont également à la remarquable chorale Au chœur des collines et sa cheffe inspirée Mme Florence Grivot qui en l’Eglise St Pierre à Pouilly nous ont présenté, le samedi 27 septembre, un programme pour voix d’une grande diversité et d’une grande beauté.
Merci à Mariana Colas pour son soutien technique constant compétent et sans faille et à notre vigilant et fidèle ami Webmaster Nicolas Bassereau sans lequel vous ne pourriez lire ces lignes !
Christian COLAS
Liste des interventions
Les graffiti de Pouilly-lès-Feurs

Lors d’une campagne de restauration des murs du Prieuré de Pouilly-lès-Feurs dans les années 80, de nombreux de graffiti ont été mis à jour : gravés, en rouge ou en noir, jolies calligraphies du XVIe s., illustrations de villes fortes, d’un siège…Un travail de cartographie a permis une sauvegarde numérique de l’ensemble.
Christine ABRIOUX-DUMAS et Eléa ROUX
Les graffiti de bateaux du néolithique à nos jours

En hommage à Jean-Mary Couderc.
Les plus anciens graffiti de bateaux qui nous sont parvenus datent du néolithique. Ils sont schématiques. Après un aperçu des bateaux de l’âge du bronze et l’âge du fer, un grand bond dans le temps nous amène aux XVIIème et XVIII dans le Nord de la France où les graffiti de bateaux sont extrêmement nombreux et certains sont de véritables œuvres d’art.
Sont-ils des ex-votos ? La question reste à votre appréciation.
Marie-Claude AUFFRET
L’ÉNIGME DES ANTHROPOMORPHES TRIDACTYLES DANS L’ART RUPESTRE DU MASSIF DE FONTAINEBLEAU

Le répertoire gravé des abris ornés du massif de Fontainebleau est essentiellement composé de non figuratifs.
Néanmoin+s nous avons également quelques motifs semi-figuratifs comme des anthropomorphes dont beaucoup sont tridactyles. Nous présenterons cet ensemble stylistiquement et chronologiquement hétérogène.
Alain BÉNARD
Graffitis et dessins dans quelques sites du Nord-Isère et de la Drôme

Ce sont dans les vestiges de châteaux, maison-fortes ou petits édifices religieux de l’Isère et la Drôme qu’ont été relevés les gravures ou graffitis présentés lors de ce colloque. Jgnorés pour la plupart, ils nous livrent quelques bribes d’histoire sur l’occupation de ces lieux.
Hugues CHATAIN
Graffitis et trajectoires de détenus en milieu carcéral contemporain

Recueillir les commentaires de leurs auteurs et observer les graffitis en contexte permet de mieux comprendre les spécificités et la diversité de ces actes graphiques en milieu carcéral contemporain, en Maisons d’arrêt et en Centrales.
Philippe HAMEAU
Qu’est ce qu’un graffiti ?

Qu’est-ce qu’un Graffiti ? La graffitologie se doit de définir le plus précisément possible son objet : les graffitis. Cette communication interroge la pertinence de certains critères comme la spontanéité de l’acte de graffiter et en retient d’autres comme beaucoup plus proches d’une définition du graffiti : la gratuité et l’anonymat. Ces caractéristiques qui éloignent les graffitis du street art avec lequel ils partagent la transgression de l’interdit, les rapprochent par contre de l’Art brut.
Christian COLAS
